Critères de qualité

Iconique et essentielLe Panama, une même appellation pour des degrés de qualité très différents

Etant donc une matière et non une coupe, une forme, le Panama peut être de différents types de tressages, allant du plus classique au plus complexe, garants de sa qualité. Cependant, contrairement à beaucoup d’accessoires d’exception issus de l’art et de l’artisanat, aucune échelle universelle, aucun système de mesure standardisé ne permet de déterminer la qualité d’un chapeau Panama et l’on retrouve quasiment autant de méthodes de classification qu’il y a de détaillants.

Certains utilisent une notation de 1 à 20, d’autres des appellations telles que Fino Fino et Superfino mais là encore, au sein même de ces dénominations, les caractéristiques auxquelles elles renvoient ne sont pas identiques et varient d’un revendeur à l’autre, désignant des chapeaux Panama aux qualités bien disparates. Pourtant, il existe bien quelques critères permettant d’évaluer le niveau d’exigence préexistant à la confection du chapeau et qui ont su faire du Panama un accessoire iconique et essentiel, hors du temps et des variations de mode. Ce sont également eux qui justifient les écarts de prix parfois très conséquents.

Types de tissageLa finesse du tissage

Cuenca, Brisa ou Montecristi, mailles respectivement chevronnées, croisées ou ultraserrées, la finesse du tressage est le premier élément à examiner lorsque l’on cherche à évaluer la qualité d’un Panama. En effet, c’est elle qui détermine à la fois la finesse, la délicatesse du chapeau et le temps qu’a demandé sa confection. Ainsi à chaque multiplication par deux du nombre de mailles au centimètre carré, correspond une augmentation par quatre du temps de travail requis pour le tissage. Plus la paille sera serrée, plus le Panama pourra être jugé de qualité. De même, plus la paille utilisée sera fine, c’est-à-dire affinée par l’ongle de l’artisan qui, au moment du tissage à la main, sépare les fibres de la paille en la divisant successivement en deux, plus la quantité de travail nécessaire sera grande - parfois plus d’une année - mais le chapeau exceptionnel.

En un mot, plus le travail sera rendu complexe et long par la finesse de la paille comme du tressage, plus le Panama sera souple, léger, agréable à porter et résistant, donc plus admirable mais aussi plus coûteux.

Harmonie et exigence d'excellenceLa qualité du tressage

Si la finesse du tressage est un critère de première importance pour juger de la valeur d’un Panama, la qualité du tressage est également un facteur primordial car plus que tout autre, elle détermine le savoir-faire, la compétence, le degré de qualification de l’artisan.

En effet, il est possible, notamment en plaçant le chapeau à contre-jour, d’apprécier la régularité, l’opacité, l’uniformité, l’homogénéité des chaînons de mailles qui doivent suivre un axe rectiligne sur toute la surface du chapeau. Néanmoins, il convient de ne pas oublier que le chapeau Panama est une réalisation entièrement faite à la main, une création humaine donc naturellement quelque peu imparfaite. Il faut donc savoir reconnaître l’harmonie et l’exigence d’excellence qui transparaissent dans un Panama d’exception sans lui reprocher ce qui fait tout son charme, toute sa singularité et tout son caractère intemporel de pièce unique.

Cohérence et harmonieLa couleur du chapeau

Juger de la couleur d’un Panama relève plus de la subjectivité que le système de comptage du nombre de mailles au centimètre carré et que l’observation de leur rectitude ou non car la couleur, parfois finement striée de gris ou d’ocre, varie d’un chapeau à l’autre comme la couleur de la paille varie d’un brin à l’autre. Néanmoins, il est possible d’apprécier la couleur d’un Panama d’exception à la cohérence globale, à l’harmonie générale qui émane de sa teinte. Ce sentiment d’uniformité tient également au savoir-faire employé pour blanchir le chapeau lors des dernières étapes de sa confection.

Semi-blanchie, paille ou violineUne couleur qui varie avec le temps

A Cuenca, les Panamas sont plongés plusieurs heures dans du peroxyde jusqu’à atteindre une couleur très blanche, souvent en rupture avec la couleur plus naturelle de la paille. Les créations de Cuenca peuvent également être de couleur semi-blanchie, paille naturelle ou violine. Les Panamas Montecristi tirent davantage sur une teinte ivoire, obtenue par fumigations de sulfure, les blanchissant uniformément et très légèrement. Puisque la nature même de la paille est respectée dans la confection des Panamas Montecristi, les chapeaux fonceront légèrement au cours du temps, leur donnant une teinte délicatement plus sombre, respectable signe de maturité.

Un savoir-faire traditionnel uniqueDe la rosace aux Vueltas

Tout authentique Panama, fait à la main en Equateur, se distingue de ses lointains cousins industriels par la présence au sommet de sa calotte d’une rosace, point de départ du tressage et garantie de l’expression d’un savoir-faire traditionnel unique.

Pour comparer vraiment dans le détail des Panamas à la qualité semblant identique, il est également possible d’observer, à la faveur d’un contre-jour, le nombre d’anneaux, appelés vueltas qui marquent les étapes au cours desquelles il a été nécessaire d’ajouter de nouveaux brins de paille pour continuer le tressage du chapeau, indiquant la quantité de fibres utilisées pour le tissage des mailles. Ainsi un nombre élevé de vueltas, jusqu’à 45 pour les Panamas les plus haut de gamme, sera le marqueur d’un chapeau aux chaînons extrêmement fins et serrés.